Ce que le Comité déplore de voir depuis des décennies à Bruxelles - et à Saint-Gilles en particulier,
c'est une apparente improvisation dans la gestion de certains projets immobiliers barnomesques [je ne parle pas ici de la commune]. Ils sont souvent mal torché - voire incomplets ou incompréhensibles lors du dépôt de la demande, ne respectent parfois pas les réglementations (les plus élémentaires) en vigueur, sont occasionnellement parachutés de manière impromptue, ... alors que les lieux d'implantation sont «curieusement» à l'abandon depuis de nombreuses années;
c'est un déni et un mépris souvent iconoclastes des besoins des gens : s'il est vrai que l'on manque cruellement de logements dans nos communes, ce n'est pas pour autant qu'il faille construire à tout va n'importe quoi;
c'est aussi le choix de privilégier les envies mégalomanes et mercantiles des plus riches au détriment des besoins des moins bien nantis d'entre nous. La spéculation scandaleuse de certains promoteurs est plus qu'un pied-de-nez aux populations des quartiers populaires : c'est un crachat à la gueule, un coup de pied dans les roustons - le bras d'honneur en sus.
c'est enfin, hélas, un manque total de vision de la ville. La proposition de certains de ces promoteurs est de raser des quartiers entiers pour les remplacer par des buildings aussi laids qu'insolents.
Il ne faut pas en rester non plus à des simplismes :
Bien sûr, certains îlots sont de réels chancres et méritent bien entendu un sérieux lifting. Et il est parfois bien difficile de réhabiliter des bâtiments.
Bien sûr, on manque de logement. Et si la surface au sol vient à manquer pour construire et répondre à la demande - ce qui est le cas de la commune de Saint-Gilles : quoi de plus légitime que de construire en hauteur.
Bien sûr la ville doit évoluer, se moderniser, rencontrer de nouveaux besoins et relever de nouveaux défis. Et faire face à des situations qui, parfois, nécessitent des choix difficiles qui provoquent éventuellement - et maleureusement - des dégats collatéraux.
Mais il y a la manière. Nous plaidons pour que certains de ces (futurs) projets pharaoniques ne murissent pas seulement dans des bureaux feutrés des architectes et spéculateurs : que, dans la mesure du possible, les besoins des citoyens soient respectés.
Contre les tours donc ? Oui, mais de cochon.
Au demeurant : nous n'avons rien contre les architectes, ni, en principe, contre les promoteurs, bien entendu.
Photo : Une image placardée sur un mur et signée Kado. Pas d'autre info.
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