lundi 12 avril 2010

Echauffourées à Saint-Gilles


Chaque année, avec le retour du printemps, notre équipe s'attend à de nouvelles manifestations violentes de certains jeunes dans la commune. Aucun élément facho dans mes propos : je remarque simplement que les casseurs reviennent avec les hirondelles.

Pas plus tard qu'hier matin, je passais avec ma collègue et deux administrateurs du Comité place de Bethléem. Sur la place, du côté de l'école, des travaux ont été entamés il y a plusieurs semaines (pratiquement un mois) déjà par - je pense - Electrabel ou Sibelga. Un monceau de pavés se trouve à proximité de la fontaine. Je faisais donc à mes comparses une réflexion sur ce fameux retour saisonnier des fauteurs de troubles et me disais que ces pavés allaient probablement bientôt voler. Mais aucune magie pour moi là-dedans. Une simple évidence. Notre administratrice nous signalai que lorsqu'elle voyait de tels pavés dans son quartier, elle s'efforçait de les déplacer ... en lieu sûr.

Le printemps est donc bien là et les bagarres entre forces de l'ordre et - certains -jeunes ont donc recommencé hier soir. Cela ne m'étonne pas. A la limite, c'est le contraire qui eut été étonnant. Non pas que nous justifions la casse et les voyous qui retournent et incendient les véhicules, canardent les policiers et détruisent ce qui se trouve sur leur chemin,...

Mais enfin : pourquoi faire des travaux en laissant ainsi pendant de trop nombreux jours des pavés qui, dans ce quartier et pour d'aucuns, ne demandent qu'à être ramassés se faire balancer contre le bien d'autrui - voire sur des personnes ?

Je lisais donc dans les nouvelles de ce matin (nous sommes le mardi 13 avril 2010, donc) que de nouvelles échauffourées avaient eu lieu lundi soir peu après 20h00 dans la commune bruxelloise de Saint-Gilles. Voici ce que l'on pouvait lire :

La police précise que des jeunes s'en sont pris à des voitures et ont jeté divers projectiles, dont des pierres. La police de la zone Bruxelles-Midi (Anderlecht/Saint-Gilles/Forest) a reçu le renfort des zones voisines et de la police fédérale. On ignore encore s'il y a eu des blessés et des interpellations.

Les incidents ont commencé à proximité de la place Bethléem, où des jeunes ont bouté plusieurs petits feux et ont déversé du carburant. Lorsque les policiers sont arrivés en nombre sur la place, les choses se sont quelque peu calmées, mais les incidents ont repris peu après. Les jeunes ont jeté divers projectiles en direction de la police et ont renversé des véhicules qu'ils ont ensuite incendiés.

La police a dû charger à plusieurs reprises. Les troubles étaient toujours en cours aux alentours de 23h à Saint-Gilles et la police ne pouvait pas encore donner d'indications quant à d'éventuels blessés ou interpellations. Plus tôt dans la journée, d'autres troubles avaient déjà éclaté à Saint-Gilles. Une trentaine de jeunes s'en sont pris à une voiture de police et ont brisé les vitres du commissariat de Saint-Gilles.


Les émeutes d'hier ont en fait été déclenchées par une nouvelle qui a à nouveau suscité des accusations à l'égard des forces de l'ordre. Celles-ci avaient, effectivement, abattu deux membres présumés d'une association de malfaiteurs près de Wautier-Braine. Le premier serait mort au volant de sa voiture sur laquelle un policier aurait tiré. Le second a voulu échapper au filet policier en sautant d'un viaduc. Une chute de 16 mètres qui lui aura été fatale quelques heures plus tard.

Le Comité ne porte de jugement sur rien ni personne en la matière : ce n'est pas dans nos missions. Il n'empêche que ce type d'échauffourées n'est pas de nature à améliorer la qualité de vie des saint-gillois. Calmer les esprits et faire front contre les manipulateurs qui tentent de discréditer le maintien de l'ordre est un devoir civique. Propager la haine et défendre l'indéfendable n'est pas un "plus" pour la démocratie.

Quand on sait que la rue Théodore Verhaegen va subir prochainement des travaux d'ampleur pendant de très longs mois, on peut craindre de futurs "vols" massifs de pavés si ceux-ci ne sont pas, un tant soit peu, mis hors de portée de vandales potentiels.

Peut-on éviter cela ? J'en suis convaincu.

La photo, prise ce matin, montre que les pavés ont disparu entretemps. Pas le chantier, par contre.

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