Une éclaircie sur le front du logement ?
Ce week-end, Rudy Vervoort, nouveau Ministre-Président de la
Région de Bruxelles-Capitale, emmène les membres du gouvernement bruxellois en
séminaire à la Côte belge, pour faire avancer "quelques dossiers en
souffrance" de cette fin de législature.
Au même moment et quelle que soit la météo, les Bruxellois
descendront dans la rue ce samedi pour exprimer leurs difficultés à trouver un
logement. Ce hasard de calendrier (ou signe du destin) leur permet de rappeler
au gouvernement que 50% des ménages bruxellois sont dans les conditions de
revenu leur permettant théoriquement d'accéder au logement social, que seul 8%
du parc de logements est constitué de logements sociaux et que 41.000 ménages
sont inscrits sur les listes d'attente.
Face à ces chiffres abyssaux, il conviendrait qu'au terme du
week-end, le gouvernement puisse enfin tomber d'accord sur quelques nécessités
pressantes :
1. Puisque les Bruxellois sont aujourd'hui majoritairement
logés sur le marché privé qui pratique des loyers insoutenables pour la plupart
des familles, il est essentiel de mettre en place un système de régulation des
loyers basé sur la réelle capacité contributive des Bruxellois. L'accord de
majorité du gouvernement bruxellois prévoyait de faire des pas en ce sens. A un
an de la fin de la législature, il est plus que temps d'avancer !
2. Le foncier public est un bien commun qu'il convient de
préserver en toutes circonstances : il faut mettre un point d'arrêt aux
politiques de délestage des terrains publics au profit du marché privé. Les
terrains publics doivent servir exclusivement à des fins d'intérêt général
(logements aux loyers abordables, équipements collectifs de proximité) et pour
une grande part à la construction de logements sociaux.
3. Le foncier public étant un moyen déterminant pour
endiguer la spéculation immobilière, il convient de se doter d'outils efficaces
permettant d'en augmenter la part. Une réforme et un usage soutenu d'outils
tels qu'un véritable droit de préemption assorti d'une fixation du prix par les
pouvoirs publics sont essentiels et urgents pour contrer la crise du logement.
4. Le territoire étant limité et les besoins en logement
énormes, il faut imposer (et non suggérer) aux grands projets immobiliers la
construction et la cession d'une part significative de logements (au moins 15%
en surfaces, éventuellement modulable si des besoins en équipements sont
identifiés) aux pouvoirs publics qui devront les destiner en priorité aux mals
logés.
Beau temps ou mauvais temps dans le ciel, ce week-end, les
Bruxellois exigent avec fermeté une éclaircie sur le front du logement.
Plus d'infos sur la manifestation du 25 mai :http://www.woning-marathon-logement.be/
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