Voici le communiqué de presse envoyé par l’ARAU, le BRAL, le CODES, le Comité du quartier Midi, le CRU, IEB et l’ULAC :
Associations et habitants [1] demandent notamment d’étudier une alternative 100% logements et équipements publics.
Derrière le nom de code « Victor » (dont une commission de concertation réunissant les communes d’Anderlecht et de Saint-Gilles se penchait ce matin sur le cahier des charges de l’étude d’incidences), se cache un projet prétendument « mixte » porté par les groupes Atenor et CFE et consistant en 3 tours de bureau totalisant une surface de 100 000 m² et une « toureke » de logement proposant à peine 2000 m². Les habitants et les associations signataires se mobilisent pour empêcher la réalisation de ce projet démesuré, ouvertement spéculatif et totalement contraire aux besoins de ce quartier qu’il va écraser encore un peu plus.
Le quartier du Midi n’a pas fini de panser ses plaies et a besoin de tout sauf de nouveaux bureaux et hôtels. 300 000 m² de bureaux y ont déjà été brutalement et chaotiquement implantés ces 15 dernières années, sans respect pour les habitants, pour le tissu urbain ni pour la mobilité dans ce qui constitue pourtant l’un des principaux nœuds de communication de Bruxelles. Outre qu’ils déshumanisent les abords d’une gare du Midi déjà peu intégrée dans son environnement, les immeubles de bureaux construits dans le quartier sont parfaitement inutiles à l’échelle de la Région bruxelloise et ne correspondent à aucune demande réelle. Tous leurs occupants sont des administrations publiques, des sociétés parapubliques ou privées qui étaient déjà implantées à Bruxelles et qui ont simplement déménagé Cela n’est pas étonnant quand on connaît la contexte de sur-offre de bureaux, les chiffres officiels comptabilisant déjà 1,6 million de m² inoccupés à l’heure actuelle.
Mais le projet « Victor » est d’autant plus inquiétant qu’il n’est pas le seul à exister dans les cartons des architectes et des promoteurs immobiliers pour le quartier Midi. On connaît déjà les intentions de la SNCB, qui voudrait construire pas moins de 250 000 m² de bureaux neufs autour de la gare et qui laisse également entendre son souhait d’élargir la Jonction Nord-Midi dans un avenir proche...
Les habitants et les associations insistent donc pour que les pouvoirs publics jouent leur rôle et informent le public sur l’ensemble des projets en cours d’élaboration et leur impact à l’échelle de la région et du quartier, qu’il s’agisse de bureaux, de logement, de commerce, d’espace public ou de mobilité... Non seulement un nouveau Plan régional de développement durable (PRDD) et un nouveau Plan régional d’affectation des sols (PRAS) sont actuellement en cours d’élaboration, mais on sait également qu’un groupe de travail (réunissant la SNCB et ses bureaux d’études, la Région, les communes de Saint-Gilles et d’Anderlecht, Beliris, la STIB...) s’est réunit pendant deux ans avec comme perspective l’élaboration d’un Master Plan pour le Midi. Par ailleurs, le Ministre-Président Charles Picqué a récemment confié à l’Agence de développement territorial (ADT) la rédaction d’une note prospective sur le quartier, qui doit être remise au Gouvernement à la fin 2011. La logique d’une bonne planification veut bien évidemment qu’on n’examine pas des projets un par un, isolément, alors que des plans d’urbanisme sont en cours d’élaboration.
A de nombreuses reprises ces derniers mois et ces dernières années, les habitants et les associations ont déjà dénoncé l’élaboration ou l’abrogation de Plans Particuliers d’Affection du Sol (PPAS) sur mesure pour des projets immobiliers spéculatifs. Le groupe Atenor est devenu expert en la matière, profitant de la faiblesse des pouvoirs publics pour plusieurs de ses projets : la tour « Up-Site » à Bruxelles-Ville, « City Docks » à Anderlecht et « Victor » au quartier Midi. On se souviendra que les communes d’Anderlecht et de Saint-Gilles avaient abrogé avant l’été sans raison apparente les deux PPAS en vigueur sur l’îlot où sont prévues les tours « Victor », faisant par là disparaître les contraintes en matière d’affectation, d’implantation et de volume des constructions qu’auraient fait peser les 2 PPAS sur le projet Victor... L’intérêt financier à court terme d’un promoteur immobilier et de deux communes, intéressées par les retombées en terme de taxes sur les bureaux et de charges d’urbanisme, ne doivent pas prévaloir sur l’intérêt général à l’échelle de la région.
A ce stade de la procédure, les habitants et les associations demandent que toute une série d’alternatives soient étudiées dans l’étude d’incidences et, en priorité l’alternative consistant à respecter les gabarits du quartier et à prendre en compte les besoins essentiels des Bruxellois, à savoir la construction de logements neufs dont 50% de logements sociaux.
L'avis de cette concertation devrait être disponible vers le 14 octobre 2011.
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