samedi 13 mars 2010

LE BLOG "stibdemerde.be" FERME


Le Comité manifeste régulièrement sa colère sur la manière dont fonctionnent les transports en commun à Saint-Gilles (et à Bruxelles en général). Et les projets de la STIB ne sont pas pour nous rassurer ...

Nous ne sommes pas les seuls à être mécontents. Des bruxellois ont voulu le clamer haut et fort en ouvrant un blog, stibdemerde.be. La STIB a exigé sa fermeture et a obtenu gain de cause.


La Stib a exigé la fermeture de stibdemerde.be, un site défouloir pour usagers des transports en commun bruxellois mécontents. Les responsables du site se sont exécutés.

« Fermeture définitive du site ». C’est le seul message posté depuis mardi après-midi sur la page d’accueil de www.stibdemerde.be. À l’origine du site, Philippe Magry explique : « Jamais nous n’avons conçu le site comme une insulte à la Stib. On est parti de notre expérience personnelle ». Lui et son associé, Michael Lucuy, sont Français, usagers réguliers de la Stib et développeurs web… en passe de créer leur société. Ils tentent le buzz. « On s’est inspiré de viedemerde.fr », précise Philippe Magry. Principe : une homepage où s’empilent des anecdotes et coups de gueules d’internautes. Les usagers mécontents de la Stib (si, si, ça existe) peuvent y aller. Retards, organisation du réseau, mauvais accueil du personnel de la Stib… Après un mois, le site voit passer 200 visiteurs par jour, leur groupe Facebook compte 700 membres. Le site commence à faire parler de lui sur plusieurs sites d’infos. La Stib en prend connaissance. Et goûte peu à l’appellation du site. Un huissier constate les faits et un courrier d’avocats est envoyé aux créateurs du site dans la foulée. Ils sont mis en demeure de fermer viedemerde.be, le groupe Facebook et le fil Twitter. Ils s’exécutent immédiatement.

« Il y avait un manque »

« Ce qui nous gênait ce n’est pas l’avis des voyageurs – loin de nous l’idée de juguler une quelconque liberté d’opinion – mais le nom du site. N’importe quelle société ne peut accepter de voir son nom accolé à ’de merde’. Ils allaient même jusqu’à proposer des t-shirts ’Stib de merde’ », explique Jean-Pierre Alvin, porte-parole de la Stib. « Et puis il n’y avait rien de constructif sur ce site, pas de proposition, rien… »

« Je comprends la position de la Stib. Mais si on l’a fait, c’est qu’il y avait un manque dans la communication entre la Stib et les usagers », rétorque Philippe Magry. Un constat que ne partage pas Jean-Pierre Alvin : « Notre service relations clientèles répond à toutes les remarques. Des associations d’usagers participent chaque mois à un comité consultatif où le comité de gestion de la Stib est présent ». Mais quid de la communication via le web, sur Twitter, un blog, un « stibtime.be » comme il existe un « railtime.be » ? La Stib ne peut-elle pas faire un effort sur l’utilisation des nouvelles technologies pour communiquer plus rapidement avec ses usagers ? « Nous n’avons pas les moyens d’offrir un tel service qui demande beaucoup de personnel », explique Jean-Pierre Alvin. Philippe Magry, qui ne perd pas le nord, propose ses services : « Si on refait quelque chose, on le refera en partenariat avec la Stib. Notre site peut leur servir, moyennant changement de logo et d’url… » Amusé, Jean-Pierre Alvin décline : « On n’est pas parti sur de bonnes bases. Si jamais on devait lancer un tel développement, on trouverait d’autres partenaires ! »

Philippe Magry et son associé auront à payer les frais d’huissier et d’avocat. « On ne veut pas utiliser un canon contre une mouche, mais nous nous réservons le droit d’évaluer dans les prochains jours si l’image de la Stib a été altérée pour éventuellement prendre d’autres mesures. » Et certains de penser : vie de merde !

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